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samedi 22 mars 2014
SDAN chroniqué sur Des Cendres à La Cave
Sur le thème "I want to drive you through the night, down
the hills - Vous mettez cet album dans l'autoradio et vous conduisez toute la nuit.
Pour aller où ? Là n'est pas la question..." de la 8ème édition du Grand
Jeu sans Frontières des Blogueurs Mangeurs de Disques.
Separating Day And Night s'ouvre sur des ondes dont on
aimerait qu'elles ne s'arrêtent jamais. Elles constituent sans doute la
partie la plus charnue d'un disque par ailleurs complètement pelé. Un
disque dont les armes on ne peut plus minimales provoquent nombre de
remous en profondeur. On n'est jamais loin du murmure et pourtant ces
paroles intimes déclamées sans passion excessive s'avèrent très vite
passionnantes. La musique de BLACKTHREAD doit beaucoup à ce
phrasé singulier, didactique et monocorde, à cette façon si particulière
de balancer des mots à poil, les habillant tout au plus d'une fine
couche de silence. Ils claquent et résonnent longtemps, même bien après
qu'ils aient été prononcés, habitant chaque parcelle de vide. Ils sont
l'élément central, le pilier autour duquel le reste s'articule. Le reste
s'avère d'ailleurs tout aussi sec : quelques nappes enveloppantes, une
basse économe, des poussières de clavier et c'est bien tout. Mais là
aussi, le silence détache chaque note des autres, la fait voler dans
l'air où elle finit par rester en suspension. En suspension, Separating Day And Night
l'est tout le temps. Et l'auditeur est suspendu à ses lèvres. Car il
n'a beau être habillé de rien et peser le poids d'un courant d'air, le
disque est avant tout extrêmement consistant. Dense, captivant de bout
en bout, il n'a pas son pareil pour reconfigurer l'espace et le temps
qui l'accueillent et une fois que l'on a croisé l'empan de ses ondes
énigmatiques, on adopte très vite sa respiration singulière.
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